Approches spatiales de l'histoire



    Rapport méthodologique de la séance 1-

Exploration de Google Earth et réalisation cartographique sur Givors



Choix du sujet de la carte :

Bonjour à tous, comme je l’ai un peu évoqué dans la première séance, je travaille depuis l’année dernière sur la ville de Givors au début du XXème siècle (entre les deux guerres) dans le cadre de mon mémoire. J’ai donc essayé de repérer les différents quartiers et rues que comporte cette ville. Dans le but, au final, de me concentrer sur l’évolution au niveau urbanistique et de la population de certains d’entre eux.
Ainsi, après avoir exploré et essayé les fonctionnalités de Google Maps ainsi que Google Earth, j’ai décidé de mettre en œuvre un usage de Google Earth sur la ville de Givors.


Les étapes de cette mise en application :

Pour commencer, j’ai décidé de rentrer « Givors » dans la rubrique recherche en haut à gauche pour voir la ville et ainsi travailler dessus de manière aisée à une échelle appropriée. Une fois cette étape réalisée, j’ai décidé d’utilisé un outil pour tracer un polygone pour délimité de manière approximative mais tout de même le plus précisément possible la ville (tracé en noir sur la carte). Cependant le tracé comporte des imprécisions (notamment à l’est ou sud) car le tracé du polygone reste assez difficile.
Avec l’outil « ajouté un repère », j’ai indiqué dès le départ la mairie de Givors qui montre où se trouve le vrai centre et le cœur de la ville. J’y ai joint une photo de cette mairie ainsi qu’un lien vers le site de la ville de Givors. J’ai fait pareil pour la gare de Givors-ville et pour la maison du fleuve Rhône (qui s’occupe de l’urbanisme dans la ville).
Enfin, mon dernier travail a été de délimiter (toujours avec la fonction de création d’un polygone) les principales zones caractéristiques que l’ont peut ressortir de la ville. Les zones que j’ai décidé de mettre en avant sont les suivantes :

-          Le centre de Givors au sud-est (tracé en marron)
-          La cité des étoiles à l’intérieur du centre ville (tracé en jaune)
-          La zone industrielle en reconversion au centre (tracé en blanc)
-          Les quartiers résidentiels avec maisons individuelle, « Montrond » à l’ouest de la ville (tracé en bleu)
-          Les quartiers résidentiels avec des logements sociaux, « les Vernes » au nord (tracé en rouge)
-          La zone commerciale de Givors, « Givors 2 vallées » au sud-ouest (tracé en vert).

Ces tracés sont donc de différentes couleurs pour être repérables et chaque zone comporte une description que l’ont peut consulter en cliquant sur le lien correspondant à gauche.

Google Earth propose également d’autres fonctionnalités que je n’ai pas utilisé comme le partage de la carte avec ses contacts par mail notamment mais également par Google +.
Il y a également la possibilité d’ajouter des trajets ou encore de superposer des images. Aussi bien sûr il est possible de calculer des distances à l’aide de la règle. La carte peut être enfin enregistrée en tant qu’image, imprimée ou encore affichée dans Google Maps.


Voici une capture d’écran de Google Earth avec  l’aperçu de la carte finale :




Une fois la carte terminée, il est nécessaire de l’enregistrer. Pour cela, il faut faire un clic droit sur le sous dossier, ensuite cliquer sur enregistrer le lieu sous. Pour finir, enregistrer cela sous format kmz avec le nom voulu et approprié.

Par ailleurs après avoir enregistrer ma production cartographique sur Google Earth au format kmz, je ne suis pas parvenu à la charger sur le blog car je n'ai pas totalement saisie la manière de le faire. Donc j'espère y arriver par la suite. Si quelqu’un ayant travaillé avec Google Earth pouvait m'expliquer ce serait sympa. Merci d'avance





Rapport méthodologique de la séance 2-Wikimapia




Pour le rapport méthodologique de cette deuxième séance sur la découverte de systèmes d’information géographique (SIG), j’ai choisi après avoir exploré les différents sites proposés de me concentrer sur l’outil appelé Wikimapia.

Qu’est ce que Wikimapia ?


Pour présenter ce site de manière générale, on peut dire que Wikimapia est une carte interactive modifiable (la caractéristique principale d’un wiki). Le but de ce site est donc de créer une carte à contenu libre, multilingue et collaborative qui est mise à jour par les utilisateurs pour être partagée avec le monde entier.
Cependant, comme les autres sites proposés, il est nécessaire de s’enregistrer puis de s’identifier sur ce site pour créer une carte et avoir accès à toutes les fonctionnalités. Nécessité également bien sûr de respecter les règles du site qui sont tenues à jour par l'administration du site. Ce site se veut simple mais également interactif et permet aux utilisateurs de le faire évoluer notamment par des débats.
Des changements peuvent être appliqués s’il y a des terrains d’ententes entre les utilisateurs. Les administrateurs examinent alors la proposition et s'ils l'approuvent, mettent à jour ces règles d'usage. Ce site se veut bien évidemment en constante évolution, il tente de s'efforcer à être toujours à jour.

Comment ça marche ?


Les données de ce site sont donc issues d’une collaboration bénévole des utilisateurs une fois identifiés. L’une des fonctions principales que l’ont peut effectuer sur la carte est l’ajout d’un lieu. Pour cela, on clique sur « ajouter un lieu », on dessine ensuite les contours de ce lieu. Une fois cette étape faite, il faut enregistrer cet ajout en donnant un titre voir une description à ce lieu dans la langue souhaitée. Il est également possible de caractériser précisément ce lieu en sélectionnant donc sa catégorie exact (magasin, immeuble, parc, lac, hôpital ou encore tout simplement ville).
Par la suite, dès que lieu est ajouter et enregistrer, on a accès à ses caractéristiques (villes proches, coordonnées), on peut lui joindre des tags, on peut aussi le partager (Facebook, Twitter, Google +) mais il offre également la possibilité pour les utilisateurs de commenter ce lieu. Tout ceci montre bien le côté collaboratif du site mais également sa notion importante de partage.
Par ailleurs, outre l’ajout d’un lieu, il est possible d’ajouter des routes, des voies ferrées, des fleuves ou encore des rivières.
Cependant, comme je suis inscrit sur ce site depuis peu, je n’ai pas la possibilité de réaliser ces ajouts ayant un niveau d’expérience trop faible.
Le site donne donc un libre accès à ses utilisateurs mais essaie d’éviter de grosses erreurs cartographiques en réservant certaines fonctionnalité aux plus expérimentés.
On observe qu’il existe également un onglet «recherche » où l’on peut rechercher un lieu grâce à des mots clés mais également en entrant directement le nom du lieu ou aussi éventuellement ses coordonnées géographiques.
Le site comporte une autre possibilité qui est d’afficher des lieux de part leur catégories et ce à différentes échelles. Il est possible de choisir la caractéristique de lieu souhaité et ainsi ajouté tous ces lieux sur la carte.

Exemples précis de l’aspect du site et de la situation de certaines catégories à différentes échelles grâce à Wikimapia :


Situation des stades de foot à l’échelle mondiale :



Situation de la zone commerciale Givors 2 vallées (ajout personnel) et des magasins présents :





On peut également apercevoir sur ce site la présence d’un autre outil assez utile qui est le calcul de la distance entre deux points sur la carte :

Calcul de la distance entre Paris et Lyon :





On peut donc conclure en disant que ce site offre d’intéressants outils à utiliser pour modifier et élaborer sa propre carte que l’on pourra par la suite partager de manière collaborative. Il permet aussi comme Google Earth ou encore Google Maps (la carte utilisée vient de là) de localiser un lieu de manière précise à différentes échelles et selon des catégories et caractéristiques précises. Il offre la possibilité d’ajouter un lieu, de modifier la carte de manière juste et de calculer rapidement des distances.
Wikimapia est donc un site utile et facile dans lequel l’utilisateur peut aisément naviguer sur une carte selon ses envies et modifier cette dernière pour son utilisation personnelle mais également dans l’optique de la faire partager au plus grand nombre.
Cependant, pour éviter des erreurs importante au niveau géographique, certaines fonctionnalités ne sont réservés qu’à des utilisateurs plus chevronnés ce qui ne permet pas une utilisation totale et parfaite pour ceux qui débutent.



       Analyse critique: Los Angeles and the Problem of Urban Historical Knowledge


J’ai décidé de faire une analyse plus précise du site qui s’appelle : « Los Angeles and the Problem of Urban Historical Knowledge » http://www.usc.edu/dept/LAS/history/historylab/LAPUHK/index.html.
C’est un site créé en décembre 2000 par Philip J. Ethington (du département d’histoire de l’université de Californie du Sud) dans le but de mettre en place un outil multimédia pour accompagner l’édition du « American Historical Review » du même mois.

Description rapide du site :

On trouve en premier lieu la page d’accueil « Home » qui présente de manière succincte et illustre également ce dont parle le site et qui l’a réalisé.
La page « Essay » où l’on trouve la préface du site, c’est à dire une explication assez précise des buts, des objectifs et de l’utilité de ce dernier. Cette préface fait également un état des lieux de ce qu’on peut exactement y trouver. La problématique du site est également évoquée; c'est à dire la connaissance de la ville de Los Angeles et plus largement la connaissance historique de son espace urbain, sa démographie, sa politique sur une période donnée (1940-1990).
La page « Location » qui comporte une carte interactive permettant de situer différents espaces à l’intérieur de Los Angeles à une échelle plutôt grande et d’autres cartes un peu plus précises à une plus petite échelle lors que l’on clique sur un lieu précis (donc interactivité, voir plus loin).
On trouve également une autre page appelée « Concepts » où comme son nom l’indique, on a accès à l’explication de plusieurs concepts utile à la compréhension précise du sujet. On a accès à une liste de concepts et on peut consulter la définition précise en cliquant sur celui que l’on désire.
On trouve, entre autres, des concepts tel que « Panoramas », « Historiography of Los Angeles », « Uncertainty and Certainty as Urban Conditions » …
Dans la page « Genres », on trouve les différentes données historiques classées par leur nature ou plus précisément par leur genre. Les principaux genres étant des supports visuels, pas imprimées (donc cartes) ainsi que des textes manuscrits, des vidéos.
Enfin la dernière page « Maps » présente différentes cartes avec des aspects et des données diverses mais également sur différentes périodes. 

On se rend compte très vite que l’on peut repérer différents types de cartographies plus ou moins élaborées et qui pour certaines utilisent des logiciels de SIG :

-          On trouve d’abord des cartes générales sur la situation de grandes villes importantes au niveau mondial ainsi que leur nombre d’habitants (exemple de Paris : http://www.usc.edu/dept/LAS/history/historylab/LAPUHK/Maps/Global_Cities/Global_Cities_E.htm) et une carte partant de l’échelle mondiale et zoomant progressivement sur la vile de Los Angeles jusqu’à aller à l’échelle d’un quartier et d’une rue (Début d’animation, http://www.usc.edu/dept/LAS/history/historylab/LAPUHK/Maps/LA_fly-in/LA-fly-in_large.htm).

-          Des cartes animées automatiques portant particulièrement sur la ville de Los Angeles. En effet, on observe des cartes décrivant l’évolution de la démographie de cette ville avec notamment la prise en compte de la proportion des ethnies en rapport à la population totale de la ville sur la période 1940-1990. C’est une carte qui change toute seule et se modifie automatiquement selon l’année (ex de l’évolution de la population afro-américaine : http://www.usc.edu/dept/LAS/history/historylab/LAPUHK/Maps/Animated_Census/Pct_Afr_Am.htm)

-          Des cartes interactives qui permettent de voir plusieurs données simultanément avec la superposition de différents calques (ex de la carte des découpages politiques du centre de Los Angeles avec tous les calques : http://www.usc.edu/dept/LAS/history/historylab/LAPUHK/Maps/Political_Space/detail_all.htm). Ce principe est assez utile, cependant le point faible important est que l’on peut soit visualiser tous les calques en même temps sur une même vue soit en visualiser qu’un seul. Il est donc impossible de sélectionner un, deux ou trois calques qui nous intéressent pour les visualiser ensemble.

D’un autre côté, on peut dire qu’un récit historique se défini par plusieurs critères :

- Il introduit et met en évidence plusieurs acteurs dans une structure organisée et chronologique.
- Il présente des explications répondant à une problématique définie et précise.
- Il utilise évidemment aussi des faits historiques précis pour appuyer son explication.
Pour voir ce site sous l’angle du « récit historique », il faut faire une analyse plus fine et précise.

Par rapport à cet angle, on peut dire que le site met à disposition avec les cartes et les définitions des faits historiques précis permettant d’élaborer une explication développée pour répondre à la problématique assez précise que l’on devine facilement et décrite plus haut.
On peut également remarquer que les données du site sont indépendantes les unes des autres et que l’ont peut prendre les informations qui nous intéressent sans consulter tout le site. On peut travailler selon une lecture chronologique ou non, donc utile pour un travail historique mais pas seulement. Le site fournit  pas mal de sources utiles pour ce travail mais il est certainement nécessaire de les croiser avec d’autres (sources) encore.
Finalement, on peut trouver ce site un peu incomplet avec des informations manquantes ou pas assez développées mais également selon moi une ergonomie discutable et un mode de navigation à améliorer pour chercher et trouver l’information de manière plus aisée.


 Séance 7 - Histoire spatiale : vers un nouveau tournant ? Quelques pistes de réflexion.


A travers les lectures, on peut voir les caractéristiques d’une histoire spatiale de plus en plus en développement. Un domaine qui évolue de manière significative. Notamment bien sûr avec l’utilisation de plus en plus importante des SIG (pour la visualisation, la cartographie). Aussi la gestion des notions de temps et d’espace dans une recherche historique. On utilise également des données qualitatives et pas seulement des données quantitatives dans la recherche.
Par rapport à cela, peut-on parler de tournant dans cette histoire spatiale ? Un tournant spatial ?
Pour essayer de répondre a cette question en s’appuyant sur les lectures, on peut relever plusieurs points d’analyse :
                                                   

1) Développement de l’histoire spatiale pour étudier et représenter le passé

Comment définir le « tournant spatial » (spacial turn) ?
Un tournant qui s’est amorcé dès les années 1970-1980 notamment autour de la notion de paysage et l’attention de plus en plus grande des historiens portée à la dimension spatiale pour étudier le passé.

(cf. White, Richard (2010), "What is spatial history?")

Exemple intéressant du projet d’histoire spatiale (The Spatial History Project) de l’université de Standford pour ressortir plusieurs aspects caractéristiques de cette histoire :

- le côté collaboratif entre des historiens, des étudiants, des géographes…
- la priorité donnée à la visualisation et aux visuels (cartes, graphiques, photos)
- l’utilisation du numérique pour la visualisation
- l’ouverture du projet, des outils et des données faisant partie du patrimoine commun (possibilité d’ajout, d’utilisation des données).
- L’approche conceptuelle de l’espace.

La chronologie est au cœur de la discipline.

(cf. Ethington, Philip J. (2007), “"Placing the past': ‘'Groundwork' for a spatial theory of history”)

Pour représenter le passé, l’histoire représente les lieux de l’action humaine. L'expérience de la mémoire, le sens commun, et les preuves matérielles tout autour de nous indiquent clairement que le passé a existé.
Mais comment définir et représenter ce passé ?
De nombreux chercheurs ont, depuis les années 1960, essayé de montrer les limites et aussi les possibilités pour l'interprétation et la représentation du passé.
D’autres notions évoquées comme « le temps naturel », « le temps vécu », « le temps de l’espace métaphorique », « la critique de l’espace ».
La question de l’utilisation du passé est essentielle, également celle de la relation entre temps et espace.
  

     2) Les SIG et les notions temps/espace

(cf. Timothy J. Bailey and James B. M. Schick, "Historical GIS : Enabling the Collision of History and Geography")
                       
Notions temps et espace

Espace et temps caractérisent la plupart de ce que les individus et les gouvernements font sur ​​cette planète.
Une localisation a forcément une composante historique attachée à elle.
Développement du lien entre les perspectives historiques et géographiques.
L'expansion de ces perspectives spatiales dans d'autres disciplines est largement le résultat d’une plus grande utilisation de l'information numérique et l'application d'une méthodologie connue sous le nom de systèmes d'information géographique (SIG). L’histoire est effectivement une des disciplines d’expansion.
Les champs d’études géographiques les plus influencés sont notamment l'histoire régionale ou celle de l'environnement.
Les technologies des SIG permettent d’améliorer la capacité d'analyser les changements au fil du temps et de l'espace, donc convergence des disciplines.
Cette convergence nécessite la capacité à gérer de grands tableaux de données et de nombreuses variables (Gregory, 2002). En plus des documents écrits, des fiches de cartes historiques avec des attributs du lieu sont fondamentales pour restaurer les paramètres historiques. Ce sont des raisons qui font que les SIG sont de plus en plus utilisés par les historiens et les étudiants.
Le moment de l'élaboration du SIG a coïncidé avec la révolution de l'information numérique impliquant traduction numérique, manipulation et diffusion des données.
La capacité à manipuler numériquement des données spatiales a permis à la recherche de se construire et sans doute se transcender en intégrant l'intuition visuelle qui peut être acquise à partir de l'affichage de l'espace.
Les SIG ont étendu l'analyse en la rendant plus intuitive grâce à la présentation de modèles dans un format graphique (cartes). L'une des principales vertus des SIG est donc qu'ils permettent la visualisation de données spatiales et ainsi fournir un moyen d'utiliser des données floues.

Rappel des données géographiques dans les SIG

Dans le sens le plus simple, les données géographiques décrivent l'information à référence spatiale.
Il y a les caractéristiques qualitatives ou quantitatives traditionnelles qui sont généralement enregistrés dans les lignes d’une base de données ou d’un tableur classique.
La question des données d’attributs avec différents types de données : des catégories, des rangs, des chiffres, des montants, des taux. Chacune de ces entrées est également représentée par une caractéristique spatiale. Cette caractéristique spatiale peut être un point, une ligne ou une zone (polygone) ; chacune d'elles a des coordonnées de localisation et peut donc être mis en correspondance.
En effet le SIG relie les points pour identifier une ligne, dessiner une frontière avec une ligne entourant une zone, créer un polygone.
Le géoréférencement est aussi important, on peut repérer différentes couches (vecteur, raster…) qui peuvent être superposées.

Des discussions et de nombreuses recherches à propos de l’acronyme SIG sont présentes depuis 1990.
Les définitions typiques des systèmes d'information géographiques font référence à sa capacité numérique d’entrer, de gérer, d’analyser, de cartographier et de fournir des résultats statistiques relatifs aux données spatiales.
Le dénominateur commun est le lien de l'information à sa situation géographique.
De plus, de nombreux chercheurs se sont penchés précisément dans la recherche historique sur les SIG (Fyfe, Dobbs, Boeckel, Otterstrom).


     3) Evolution récente des SIG

(cf. Hillier, Amy, “"History Invitation to Mapping: How GIS Can Facilitate New Discoveries in Urban and Planning")

Une grande partie de l'histoire urbaine et de la planification du XXe siècle est caractérisée par des processus qui ont créé une « différenciation au niveau spatial » et une « disparité géographique ».
Les modèles spatiaux se produisent à différentes échelles : du quartier à la municipalité, à la région métropolitaine.
Les chercheurs ont utilisé des cartes historiques pour aider à comprendre les villes tandis que les urbanistes, agents immobiliers, et représentants du gouvernement ont utilisé des cartes pour aider à façonner les villes.
Migration, immigration, désindustrialisation, périurbanisation, ségrégation, discrimination financière, renouvellement urbain, gentrification sont des thèmes qui dominent en histoire urbaine. Donc bien sûr les SIG sont très utiles pour les historiens de l’urbain.
Malgré ce rôle central de cartes, de concepts géographiques, de théories de l'espace, de mise en forme des villes ; des historiens contemporains de l’urbain et de planification continuent encore de ne pas utiliser les SIG dans leur recherche mais c’est de plus en plus rare.

Le rôle des cartes dans la planification urbaine historique est très important donc invitation à la cartographie.

 Recommandations pour aller de l'avant

Changer la façon dont les historiens pensent les SIG pour créer et analyser des cartes.
La cartographie SIG n’est pas forcément synonyme d’analyse quantitative. Les origines non quantitatives des SIG se trouvent au sein de la géographie, de l'aménagement du territoire, de la gestion de recensement, de l'informatique et l'accent mis sur l'analyse visuelle.
Les données doivent être dans un format numérique pour travailler avec les SIG mais des données qualitatives (telles que des cartes historiques, des photographies…) peuvent être numérisées et incorporées manuellement.
Pas de nécessité pour les historiens d’être formés dans les statistiques pour réussir avec les SIG.
Le domaine des SIG historiques bénéficiera probablement d'une plus grande participation des historiens avec les défis et les contributions de chercheurs en sciences humaines.

L'avenir de la planification urbaine historique avec les SIG

Un grand potentiel des SIG pour informer et même transformer les villes, (histoire de la planification).
Nécessité que les chercheurs formulent leurs questions de recherche en identifiant les cartes, en analysant et interprétant les données spatiales, en embrassant la cartographie comme un processus qui peut introduire une nouvelle terminologie et technologie.
Ceci pourrait donc entrainer un terrain d'entente entre les sciences humaines et les sciences sociales.


     4) Visualisation, cartographie, nomenclature et données qualitatives

(cf. Gregory I.N. (2003) A Place in History: A guide to using GIS in historical research)

La cartographie et la visualisation dans les SIG

La carte est un élément essentiel pour les SIG. On utilise ces cartes pour explorer et visualiser des données. Cependant la cartographie n’est pas le seul moyen de visualisation ; on peut également citer les graphiques, les tableaux et toutes les méthodes plus conventionnelles de l'affichage des données qui sont également des outils adaptés.
Des questions par rapport à la cartographie : comment, grâce à une combinaison de la cartographie et de la pensée dans l'espace, une nouvelle approche de la recherche historique peut être développé ?

La carte est un moyen puissant de représentation de l'information et de données à référence spatiale.
La cartographie est une discipline universitaire qui peut être analysé de deux points de vue :

- D'un point de vue scientifique : son rôle est de présenter les caractéristiques de la surface de la terre à un public d'une manière précise et objective
- Du point de vue artistique : son rôle est de présenter des informations d'une manière qui est à la fois la compréhensible et agréable à l'œil.

Des rôles qui peuvent être contradictoires et obligent les historiens utilisant les SIG à maitriser aussi quelques bases de la cartographie.
Une carte peut être considérée comme une abstraction simplifiée du monde donc elle doit respecter de nombreuses règles (titre, échelle, légende, mode de représentation, symbolisation…).
Possibilité de produire des atlas avec les SIG, également les cartes peuvent être animées (exemple en Grande Bretagne avec « the Great Britain Historical GIS »).
Les SIG ont également changé le rôle de la carte : ils l’ont déplacé d’une production finale d’un travail de recherche à une partie intégrante et essentielle de ce travail.
Importance aussi de la question de l’interprétation.

Les données qualitatives dans les SIG

Les données qualitatives sont importante en sciences humaines comme les descriptions textuelles, les images, les photos, les sons et vidéos. Certaines peuvent être géo-référencées par des points, des lignes, des polygones ou des pixels et donc explorées avec les SIG.
Les attributs de données qualitatives peuvent être entre autres :

- des informations sur la présence ou l'absence de fonctionnalités telles que les routes et les bâtiments
- les documents concernant les événements qui ont eu lieu à un endroit précis
- des images ou des photos relatives aux lieux et des sons ou vidéos en référence à un emplacement spécifique
- des descriptions textuelles de lieux de manuscrits historiques peuvent également fournir des données pour un SIG qualitative. 


On peut trouver de nombreuses études utilisant des données qualitatives avec les SIG : The International Dunhuang Project, The Perseus Project, The Valley of the Shadow project…
Le rôle des SIG avec des données qualitatives n'a pas encore été pleinement développé, mais les premières études suggèrent qu'il possède un très important potentiel.

Un potentiel divisé en deux zones :

         - permettre aux archives électroniques d’être interrogés et examinés de manière géographique 
    - permettre à l'historien de la recherche spatiale de travailler d'une manière plus intégrée que traditionnellement.  
  
 (cf. Mostern, R. and Johnson, I. (2008), "From named place to naming event: creating gazetteers for history”)
La nomenclature des événements historiques peut créer des réseaux de relations entre les événements afin de représenter efficacement le récit historique et suggérer de nouvelles orientations en matière de visualisation spatio-temporelle de l'histoire.
La nomenclature historique de l’événement doit être la première étape d’un nouveau projet.
Cette approche offre la possibilité d'initier de nouvelles pratiques scientifiques et pédagogiques qui mettent l'histoire et la géographie ensemble.
Questions générales aussi sur la causalité des événements.


     5) Un autre exemple d’histoire spatiale (Tokyo)

(cf. Siebert L. (2000), "Using GIS to document, visualize, and interpret Tokyo's spatial history")

Autre exemple d’utilisation des SIG pour une recherche historique avec cette histoire spatiale de Tokyo.

Le fait de rassembler des documents historiques du passé permet de nous démarquer comme humains. Les SIG sont un outil idéal pour le maintien d'une mémoire collective des environnements du passé. Existe-t-il un meilleur outil pour visualiser la forme historique d’une région urbaine que les SIG ?
L’auteur trouve de nombreux avantages aux SIG et quelques inconvénients aussi. L’inconvénient principal est la saisie des données qui peut être très couteuse.
L’historien doit toujours bien réfléchir si l’utilisation d’un SIG était la meilleure manière d’obtenir le résultat souhaité ou s’il y avait une manière plus efficace pour cela.


Des constations qui montrent que l’histoire spatiale a beaucoup évoluée notamment ces dernières années avec l’importance croissante des SIG. Des changements et des évolutions qui marquent en quelque sorte en tournant dans cette histoire. Cependant au vu des recherches sur la question qui commencement à se développer partout, il semblerait que ce « tournant spatial » soit encore au début de son existence et de son développement.  


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